Ce regard romantique sur la ruine va s'étendre au moyen-âge, notamment dans l'Europe du Nord où les peuples, parmi lesquels se développe un sentiment national, se cherchent un passé prestigieux.
Aux cabinets de curiosité réalisés par les antiquaires vont succéder des collections réunies avec un souci de rigueur historique. Le mot "archéologie" apparaît sous la plume des voyageurs qui rapportent de
leurs voyages en Orient des images et des objets qui vont alimenter les premiers musées.
La ruine muséifiée
Les premières fouilles archéologiques officielles sont celles de Pompéi (1709), qui vont également attirer des artistes ou savants effectuant leur "Grand Tour", pratique d'où est née le "tourisme".
XXe siècle : évolution vers la notion de "patrimoine"
"Ruines"
Certaines dégradations ne confèrent pas aux édifices concernés le statut de "ruine".
Perçues comme un accident ponctuel ou superficiel, elles entraînent plutôt l'idée d'une réparation ou d'une remise à neuf pour revenir à l'état d'origine.
Il s'agit en général d'édifices en activité, pour lesquels la dégradation est ressentie comme un mal auquel il convient de remédier.
Sont également perçus comme édifices à restaurer beaucoup d'édifices dont les dégradations semblent essentiellement résulter d'un abandon, du fait qu'ils ne sont plus fréquentés, utiles donc plus entretenus.
Leur réaffectation possible entraînerait une "remettre en état". Dans certains cas, les architectes, dotés de références archéologiques, garderont des témoins de différentes strates historiques en ne touchant pas à certaines parties du bâtiment.
Andrea Bruno
David Chipperfield architecte
De nombreux exemples récents mettent en oeuvre cette volonté de laisser apparents les "stigmates" du temps, pour révéler l'histoire du lieu. Mais la notion de "ruine" n'est pas présente dans ce cas, en tout cas pas utilisée.
LA VRAIE RUINE